En noir et blanc, les anciens et vieux châteaux d'Auvergne.

Souvent perchés sur leur éperon rocheux, les châteaux dominent les vallées et offrent de superbes panoramas sur les alentours.

Dans le département du Cantal, les anciens et vieux châteaux, édifice fortifié, château médiéval, château fort etc...

Photos d'autrefois en noir et blanc


Les anciens châteaux du département du Cantal.

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Le château de La Roquenatou, à Marmanhac dans le département du Cantal.







Début construction
X èm siècle

Commune
Marmanhac

On en parle beaucoup mais personne ne peut vraiment dire quel aspect avait le château de Roquenatou, déjà en place au XIè siècle, appuyé sur un piton rocheux et dominant la vallée de l'Authre.


Histoire

Notre bon "Dictionnaire statistique du Cantal " en dit ceci : " Roquenaton ou Roquenathou, ancienne forteresse en ruine assise sur un rocher qui domine le versant gauche de la vallée de l'Authre.

Le rocher est entouré de bois et supporte une jolie chapelle nouvellement restaurée. ", c ette chapelle est ce qui vient au regard dès que l'on arrive sur le site.

Mais ne nous y trompons pas la petite chapelle n'a pas pris la place du château sur cette esplanade car son existence est aussi ancienne que celle de ce dernier.

Elle fut un lieu de pelerinage les jours de Notre-Dame d'août et de septembre, et heureusement ! car sinon l'emplacement de la forteresse aurait sans doute sombré dans l'oubli.

L'auteur nous dit que certains chroniqueurs feraient remonter le château de Roquenatou aux temps mérovingiens, tout en se gardant bien de prendre parti, notre curé précise que ce qui est certain est que Roquenatou fut au Moyen âge un vrai repaire, le plus important de Marmanhac, dominant des pentes presque abruptes.

On accédait au château par la bande de terre du côté du midi, du côté de la route actuelle avec fossés et pont-levis qui eux, n'existent plus, du côté nord, face à la vallée, il s'étageait sur une partie du rocher.

Autour du rocher s'était formé un village important, au XIIIè siècle, un hôpital pour les pauvres s'y était installé doté en 1295 par Arie, épouse de Rigaud de Marmanhac.

Place forte importante durant les guerres de cent ans, elle fut occupé par les anglais de 1358 à 1389 et ruinée, restaurée, elle subit des ravages de guerres de religion, possession des Huguenots de 1565 à 1569.

Cette seigneurie était, au commencement du XVe siècle, à Guillaume de Combefort, qui l'avait rachetée de Guillaume Deltheil, en 1579, le marquis de Canilhac, gouverneur de la province d'Auvergne, ordonna de la démolir.

Ce château a donné son nom à une très-ancienne famille, nombreuse dans ces contrées aux XIV° et XV° siècles, il a été assiégé et pris plusieurs fois par les Anglais, ils le rendirent, en 1362, pour 4,700 florins, à Jean de Villemur, baron de Calvinet, qui traita, au nom du duc de Berri, avec le capitaine anglais, en faveur d'Annet d'Espinet, châtelain de Crèvecœur, lieutenant du bailli des montagnes.

L'acte fut rédigé en patois et passé en présence de Bertrand de Tournemire et d'autres seigneurs, le château fut repris plusieurs fois et rendu moyennant rançon, on peut voir encore avec quel art on avait tiré parti des dispositions naturelles du rocher pour la construction de la forteresse.

Des trous pratiqués dans le roc recevaient les poutres et les chevrons des toitures; un fossé, dont on distingue encore la trace, enfermait la place du côté de l'est, tandis qu'au nord et à l'ouest, l'escarpement des pentes la fortifiait naturellement.

Nos savants ne sont pas d'accord sur l'origine de ce nom de Roquenatou, quelques uns veulent qu'il ait été ainsi nommé d'un seigneur appelé Athon de La Roque, qui vivait au XI° siècle, déjà, en 1129, il y avait un prieuré érigé en château, qui aurait appartenu dans le principe à saint Géraud.

On lit dans le Nobiliaire d'Auvergne, que l'ancien fort de Roquenatou ou Rupenato, ou suivant M le baron Delzons, Laroque-Aton, fut le berceau d'une antique race, de laquelle était Pierre de Roquenatou, XV° abbé de Saint-Géraud, mort en 1129, après une administration de 22 années, pendant lesquelles il enrichit et embellit le cloître de l'abbaye.

Il était né dans ce château, il parait que cette famille portait indifféremment le nom de Roquenatou, ou simplement celui de La Roque. M. Mazure cite, sur les indications de M. Delzons, Atou de Laroque ou de Laroque.

Atou, chevalier de la compagnie de Bertucat-d'Albret, qui fut massacré à Aurillac, en 1363 ou 1364, pour avoir tenté, avec le Sr de Villemur lequel avait changé le drapeau d'introduire les Anglais dans la ville.

En 1256, Pierre de Laroque, damoiseau, seigneur de Roquenatou, acheta d'Archambaud de La Roque d'Ithier, son frère, la maison dite de Relhac, située près du portail du château, à la Roquenatou, et tous les droits qu'il pouvait avoir entre les deux fossés.

Autre Pierre de La Roque, fils d'Athon, chevalier, vendit un pré, en 1275, aux approches du château, Bernard Moytset et Hugues, son fils, étaient coscigneurs de Roquenatou, comme représentant les droits de N. de La Roque, leur épouse et mère, héritière de Guy de La Roque.

Guy avait chargé un prêtre de dire un certain nombre de messes dans la chapelle de Roquenatou, Arnaud de La Roque, damoiseau, fit son héritier Férand Latapiu, damoiseau, lequel fit, en 1324, à Archambaud, abbé d'Aurillac, hommage de tout ce qu'il possédait au bas des fossés du château.

En 1358, noble Jean de Tourtoulou était coseigneur de Roquenatou, cette seigneurie avait plusieurs coseigneurs, au nombre desquels nous trouvons les de Moissétie, de Sédaiges, d'Imbert, Guillaume d'Apchon, Durand du Moulin, etc.

Tous les intéressés devaient concourir à l'entretien et à la conservation de la forteresse, qui néanmoins tomba au pouvoir des Anglais et fut rachetée comme il a été dit, par suite des désastres de la guerre et des dégradations du château, une partie des seigneurs l'abandonna et vendit ses droits de propriété sur lui, et notamment après le décès de Marianne de la Moissétie.

Le château fut réparé en 1452 et rendu habitable, en 1482, Pierre de Tourtoulou y résidait, en 1483, Antoine de La Roque fit donation de son château à Amaury de Sermur, Antoine de Tourtoulou, époux de Delphine de Caissac, coseigneur du château, y résidait en 1526 et y fut assassiné, Jean de Sermur, seigneur de la Besserette, possédait le château en 1544, il vendit tous ses droits, sous pacte de rachat, à Géraud Ribar, d'Aurillac.

Cette seigneurie était, au commencement du XV° siècle, à Guillaume de Combefort, qui l'avait rachetée de Guillaume Deltheil.

Les murs de la forteresse abandonnée tombèrent promptement en ruines, et elle ne fut plus habitable, en 1579, le marquis de Canilhac, gouverneur de la province d'Auvergne, ordonna de la démolir.

Nous avons dit que la chapelle existait très-anciennement, c'était l'objet d'un pélerinage auquel on se rendait en foule les jours de Notre-Dame d'août et de septembre, en 1523, MM. de Beauclair, de Sédaiges, de Missilhac, de La Roque, de La Moissétie, de Caissac et de Tourtoulou se trouvant sur la place publique devant la chapelle, eurent une violente querelle, Tourtoulou porta un coup d'un couteau nommé Manduiroune au sieur de Sédaiges, et prit la fuite.

Le sieur de Sédaiges le poursuivit l'épée à la main, mais affaibli par la perte du sang qui sortait de sa blessure, il tomba sans connaissance et sa vie fut longtemps en danger, en 1554, le nombre des pèlerins qui se rendirent à Roquenatou fut si grand, que Nicolas de Caissac obtint du pape des indulgences, sous la condition que la chapelle serait bien décorée et convenablement entretenue.

Comme elle tombait en ruines après la révolution de 1789, Mr de Sédaiges la fit restaurer, la remit en bon état, et le 8 septembre on y célébra la fête de Notre-Dame, elle a été depuis lors décorée avec beaucoup de goût par les soins de la famille de Sédaiges.

Un ecclésiastique va souvent y dire la messe, on est pénétré de sentiments de piété et préoccupé de graves souvenirs au milieu de ces bois et de ces ruines qui ont retenti de cris de guerre et de mort, le tombeau de la fondatrice se voit dans la chapelle, à côté de celui de M. Adolphe de Sédaiges et de sa fille, Noémi de Sédaiges.

Il y avait aussi dans le XIII° siècle, à Roquenatou, un hôpital pour les pauvres, il avait été doté, en 1295, par Arie, femme de Rigaud de Marmanhac.


Les Huguenots et la fin du château de Roquenatou

Le château de Roquenatou était décidemment une place forte idéale pour qui voulait s'imposer dans la région, pendant les Guerres de religions, en 1565, le château fut pris par les Huguenots qui depuis la place forte, défièrent la région.

Lorsque la paix fut rétablie, l'autorité royale constatant les graves inconvénients qu'avaient présentés ces petites forteresses pendant l'invasion anglaise et les Guerres de religion, résolut d'en raser un grand nombre Roquenatou fut compris dans la liste des châteaux appelés à disparaître

En 1579, le marquis de Canilhac, gouverneur d'Auvergne, donna l'ordre, au nom du roi de France, Henri III de le démolir.


Roquenatou et la guerre de Cent ans

En 1358, le château tombait aux mains des Anglais qui s'y installèrent pendant 30 ans, maîtres incontestés de la région, depuis le château de Roquenatou, ils rançonnèrent et pillèrent sans merci les habitants jusqu'aux portes d'Aurillac, on tenta tout d'abord de les combattre par la force.

Sur les flancs de la colline qui fait face au château, un champ portait encore le nom de " comp francis ", au début du 20è siècle, ce fut là que cantonait sans doute une petite armée pour essayer de défendre le pays contre les incursions des pillards anglais et les chasser de Roquenatou.

Le 15 mars 1360, Guillaume Bodin, bourgeois d'Aurillac, et lieutenant de Guillaume Pertus, bailli des Montagnes d'Auvergne réunit une assemblée de gens d'armes pour chasser de Jussac le détachement anglais qui s'y était fixé.

Bertrand d'Astorg dit de Barriac et Pierre Jurquet, sergent du roi, furent nommés capitaine et chefs de l'expédition, les soldats devaient leur obéir sous peine d'avoir le poing coupé ou d'être pendu au premier arbre venu.

Toutes les tentatives ayant échoué, on eut alors recours aux négociations, elles sont conduites par Jean de Villemur, seigneur de Calvinet, elles aboutirent au célèbre pacte du 23 août 1362 rédigé en langue romane, les Anglais s'engagèrent à quitter Roquenatou et ses environs, moyennant 4700 florins payable en 2 fois, toute la région dut concourir au rachât du château, les consuls d'Aurillac s'occupant de percevoir la contribution de la ville en fixant la part imposée à chaque habitant.

Ce ne fut qu'une courte trêve, on ne sait même pas si le traité a été exécuté ! car si les Anglais quittèrent Roquenatou, ils ne tardèrent pas à s'y reinstaller en 1389 sous les ordres du capitaine Ramonet de Sort, on dut leur donner des subsides pour échapper à leurs exactions, on a conservé des quittances faites par les consuls d'Aurillac de sommes d'argent en faveur des Anglais destinées à éviter de nouveaux dommages à la ville.

Le 6 juillet 1387, les représentants de l'Auvergne, du Rouergue, du Quercy, du Velay et du Gévaudan, les sénéchaussées de Toulouse, Carcassonne, et Beaucaire se réunirent avec les capitaines anglais pour discuter de l'évacuation du pays, les Anglais s'engagèrent à partir moyennant une rançon de 250 mille florins d'or, le contrat fut signé mais il fallut centraliser les fonds, et négocier encore pendant 4 ans.

Ce ne fut qu'en 1391 que toutes les places furent évacuées.

Les Anglais laissèrent le château dans un complet délabrement et plusieurs de ses seigneurs l'abandonnèrent et vendirent leurs droits, comme nous l'avons vu, il fut cependant réparé en 1450, date à laquelle Antoine de Tourtoulou s'y était installé.


Entre seigneurs et envahisseurs, le destin de Roquenatou


L'histoire des habitants du château de Roquenatou oscille entre seigneurs et envahisseurs et quelques'uns y furent même assassinés.

Les seigneurs de Roquenatou

La plus ancienne famille connue ayant habité le château est celle de Roquenatou ou de La Roque d'Athon, devenue plus tard de La Roque, le premier personnage rencontré est Pierre de Roquenatou qui, en 1097, et pendant 22 ans, fut abbé du monastère de Saint-Géraud à Aurillac sous le nom de Pierre III de La Roque d'Athon.

En 1356, Pierre de Laroque, seigneur de Roquenatou acheta à son frère, Archambaud de La Roche d'Ithier, une maison dite de Relhac, située près du portail de son château et tous les droits que son cadet pouvait avoir entre les deux fossés, cette vente résume bien la position du château du fait des partages successoraux et des alliances :

c'était une co-seigneurie

Ainsi la famille Moysset s' y installa lorsque Bernard Moysset épousa la fille de Guy de La Roque, au fil des décennies, les familles Moissétie, de Sédaiges, d'Imbert, d'Apchon, du Moulin, de Tourtoulou en devinrent co-seigneurs, en 1485, Antoine de La Roque fit donation de son château à Amaury de Sermur.

Jean de Sermur, seigneur de La Besserette, possédait le château en 1544 mais vendit ses droits sous pacte de rachat, au début du 16è siècle, Guillaume de Cambefort en était également seigneur par achat, les droits de propriété sur une même seigneurie n'allaient pas sans inconvénient.

Un assassinat dans le vieux fort

En mai 1525, sept des co-seigneurs, debout sur l'esplanade, se disputaient vivement à propos de leurs droits honorifiques lorsque Antoine de Tourtoulou, tirant sa dague, en frappa le sire de Sédaiges et lui fit une blessure dont celui-ci faillit mourir.

L'année suivante, par une nuit d'hiver, l'agresseur périt assassiné dans un appartement du château nommé "la chambre rouge", aux côtés même de Delphine de Caissac, son épouse.

Cependant, la forteresse de Roquenatou est surtout connu par le rôle qu'elle tint pendant les guerres de Cent ans et de Religions et elle va en mourir.



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