En noir et blanc, les anciens et vieux châteaux d'Auvergne.

Souvent perchés sur leur éperon rocheux, les châteaux dominent les vallées et offrent de superbes panoramas sur les alentours.

Dans le département du Cantal, les anciens et vieux châteaux, édifice fortifié, château médiéval, château fort etc...

Photos d'autrefois en noir et blanc


Les anciens châteaux du département du Cantal.

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Le château de Carlat, à Carlat dans le département du Cantal.







Période ou style
Médiéval

Type
Château fort

Début construction
X èm siècle

Fin construction
XVI èm siècle

Propriétaire actuel
Prince de Monaco

Commune
Carlat

Le château de Carlat, siège de la vicomté du Carladès, était un château fort, il occupait le sommet d'un plateau basaltique, auquel on accède par un escalier taillé dans une faille.

Au Moyen Age, un chroniqueur le définit comme « la plus formidable citadelle de tout le midi de la France », l 'accès se faisait par un chemin très étroit, creusé en zig-zag de main d’homme, escarpé et situé au sud du rocher.

Rien n'était oublié pour la défense du site, le rocher était fortifé par plusieurs tours reliées à une énorme muraille de quatre mètres d'épaisseur nommé la Fausse Braye qui le ceinturait à sa base.

Le château de Carlat pouvait braver les attaques les plus vigoureuses, aussi le fit-il mainte fois impunément et si, dans certaines circonstances, il fut soumis, l’ennemi ne dut jamais ses succès qu'à la ruse, à la famine ou à la trahison.

Cette construction à la fois gigantesque et solide rendait impuissante l'action des engins de guerre employés avant l’usage de la poudre.


Description

Le château de Carlat, mentionné à partir de 839 et détruit en 1603-1604, est l’un des sites castraux majeurs de la Haute Auvergne, siège d’un comté au haut Moyen Age, puis d’une vicomté.

Situé sur le plateau et environné de ravins escarpés, le château possède en plus une double enceinte munie de tours puissantes.

À l'intérieur, une église, le couvent de clarisses, des casernes, des écuries, l'hôtel du gouverneur et le palais appelé « Bridoré », où Marguerite de Valois avait établi sa résidence et la commanderie de Malte, la plus importante commanderie de la Langue d'Auvergne.


Histoire

La prise de Carlat en 508 par Thierry Ier (v.485-534), fils de Clovis, lui permet de contrôler définitivement l'Auvergne, trois ans plus tard, après la mort de son père, il dut revenir dans le pays pour réprimer la révolte de deux chefs locaux : Basolus puis Arcadius.

Au viii e siècle, Pépin le Bref s’appuie sur le « castra » de Carlat dans le conflit qui l'oppose à Waïfre, prince d'Aquitaine, en 839, Louis le Débonnair, fils de Charlemagne, y vint assiéger les troupes de son petit-fils Pépin II, roi d'Aquitaine.

En 1050 le château, mentionné depuis le xe siècle, passe par mariage au vicomte de Millau et du Gévaudan, puis par héritage au roi d'Aragon, ce dernier le cède avant 1196 au comte de Rodez, il est pris par les Anglais en 1369, le roi de France Charles VI le confisque en 1386 et le donne au duc Jean de Berry.

Louis XI vint en 1476 mettre le siège pour arrêter Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, vicomte de Carlat, qui avait conspiré contre lui, il en coûta dix-huit mois de siège, mais ce furent des tractations et des promesses qui le firent sortir du château, arrêté, conduit à Paris dans une cage de fer, Jacques est décapité le 4 août 1477.

Henri IV fait arrêter à Aurillac François du Pouget, sieur de Morèze, gouverneur de Carlat, suspecté de faire partie de la conspiration du maréchal de Biron, et se faire remettre la place de Carlat, mais sa femme, Marguerite d'Ouvrier, met le château en défense et refuse d'ouvrir jusqu'à ce qu'on libère son mari, après pourparlers et transactions, le 19 juin 1602, Carlat est remis au roi et François du Pouget libéré, Henri IV démantèle le château en 1603 et 1604.


L'histoire du château de Carlat se confond avec celle du Carladès et l'unité de ce pays très morcellé en partie en Auvergne et en Rouergue mais aussi le long de La Cère, s'est faite autour de cette imposante forteresse.

839, 1ère mention véritable du château fort de Carlat, Louis le Pieux vint se buter contre lui dans sa lutte contre Pépin II qui s'était proclamé roi indépendant d'Aquitaine.

918, début de la lignée des vicomtes de Carlat jusqu'en 1112 date à laquelle Douce de Carlat épousa Raymond Béranger III, comte de Barcelone, ce dernier fonda une commanderie de l'ordre du Temple entre les murs du château.

1167, Alphonse II d'Aragon cèda la vicomté à Hugues II comte de Rodez en remerciement de son aide dans la lutte contre les comtes de Toulouse.

1290, mariage d'Isabelle de Carlat-Rodez avec Geoffroy de Pons, Isabelle y fonda le couvent de Sainte-Claire de Carlat en 1323, il sera ensuite transféré à Boisset au XVè siècle puis à Aurillac en 1626.

Les bandes anglaises s'emparèrent de Carlat qu'ils occupent de 1369 à 1391 après paiement d'une forte rançon.

1390-1392, Renaud VI de Pons cèda Carlat à Jean de France, duc de Berry qui en disposa en faveur sa fille, Bonne de Berry vers 1400-1410, cette dernière épousa Bernard VII, comte d'Armagnac et de Rodez en 1343, la puissante famille d'Armagnac réside à Carlat durant presqu'un siècle.

1462, Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, épousa Louise d'Anjou, cousine germaine de Louis XI, le duc de Nemours, favorable aux Anglais, vit Carlat assiégé deux fois par les troupes royales avec à leur tête Jean Blosset en 1469 puis en 1476, après de nombreuses intrigues, il fut emprisonné et condamné à avoir la tête tranchée le 4 août 1477.

1489, la forteresse et la vicomté revinrent à Jean Blosset qui s'en démit en faveur de Pierre de Bourbon, sa fille, Suzanne de Bourbon avait épousé Charles de Bourbon-Montpensier en 1505, elle meurt en 1521 ce qui déclencha de graves problèmes de succession, ce fut alors Louise de Savoie qui obtint les vicomtés de Carlat et de Murat en tant qu'arrière-petite-fille de Bonne de Berry, Carlat n'existe donc plus politiquement et passera de main en main jusqu'en 1532.

Lettres patentes de janvier 1532, réunion des vicomté de Carlat et de Murat à la couronne par François 1er, désormais les vicomtés servirent de douaire aux reines de France, notamment à Marguerite de Valois.

De 1568 à 1583, Carlat tombe successivement aux mains des protestants et des catholiques, Marguerite de Valois se réfugia à Carlat en 1585 pendant 18 mois.

Enfin, le roi jugeant dangereux de conserver une telle place-forte dans le royaume, inutile à la défense du pays et éternel refuge de la rebellion ordonna le rasement lequel débuta le 22 octobre 1603 et s'acheva en mai 1604.

1643, la vicomté de Carlat fut cédé à Honoré Grimaldi, prince de Monaco, fidèle allié de Louis XIII, la vicomté fut alors érigé en comté et ne servit plus que de terre de rapport, le Rocher conserva le comté jusau'à la Révolution de 1789.


Le séjour de Marguerite de Valois

Marguerite de Valois vient séjourner à Carlat, alors qu'elle séjournait à Agen et qu'elle cherchait à échapper à une armée envoyée pour la ramener à Nérac où séjourne son mari Henri de Navarre, futur Henri IV.

Laissant derrière elle meubles, bijoux, bagages, elle gagne la Haute Auvergne où elle possède Carlat que lui a donné sa mère Catherine de Médicis, comtesse d'Auvergne, six jours de suite, elle galope en croupe de Jean d'Aubiac, écuyer de ses écuries, avec ses dames et demoiselles qui la suivent comme elles peuvent sur des chevaux ou des ânes.

Partie d'Agen le 25 septembre 1585, on connaît avec exactitude son itinéraire, elle couche au village de Brassard, dans l'Agenais, le lendemain, à Saint-Projet, le 27 à Bournazel, le 28, elle est à Entraygues, dans le Rouergue, le 29 à Montsalvy, le 30, elle arrive à Carlat, où elle est attendue par le capitaine du château, Gilbert de Robert de Lignerac, connu sous le nom de Gilbert de Marzes, l es jours suivants, le train de la princesse arrive, avec ses meubles, ses robes, ses serviteurs.

Quelques semaines après son arrivée, en avril 1586, Marguerite tombe malade, les médecins qui forment son service de santé, Étienne Boissonade, Raphaël de Mazure, François Chasnin, avec le chirurgien Nicolas Ferrand et l'apothicaire Charles Mérar ne comprennent pas les causes de son mal.

On appelle donc des médecins du pays, Boyer, médecin d'Aurillac, Bériat, médecin de Murat, Callot, médecin de Villefranche-de-Rouergue, et aussi le sieur Dulaunay, un fameux docteur de Moulins en Bourbonnais, auquel on donne 132 écus, « pour être venu à Carlat visiter ladite dame en sa maladie, où 40 jours à raison de trois écus par jour, et 12 écus pour l'aller et retour. », o n envoie aussi lui chercher chaque jour un coquemard d'eau à la fontaine minérale de Vic que l'on rapporte sur un mulet et dont elle boit chaque matin.

En mai, elle est enfin remise, ce qui n'empêche pas le bruit de sa mort de courir à Paris où Brantôme s'en fait l'écho, le 4 juin 1586, elle est à Vic-en-Carladez, où le bailli et les habitants lui offrent un spectacle de danses, de mime et une joyeuse collation, elle y découvre la bourrée, danse villageoise qu'elle introduira plus tard à la cour, sans doute aurait-elle aimé prolonger son séjour, mais deux problèmes vont l'obliger à quitter le Carladez, d'une part son trésor commence à être vide, d'autre part le gouverneur de Carlat, Gilbert de Marzes meurt et est remplacé par son frère, François Robert de Lignerac, homme violent qui tue devant elle le fils de son apothicaire et cherche à éloigner Jean d'Aubiac que l'on dit être son amant.

Suivant M. de Sistrières, c'est la crainte de la peste qui obligea Marguerite de Valois à quitter cette résidence pour se réfugier en Basse-Auvergne.

Toujours en croupe de son écuyer d'écurie, elle quitte donc le château le 20 octobre 1586 au petit matin pour se rendre à Ybois, près d'Issoire, Amblard de Scorailles-Claviers (+1592), seigneur de Murat-Larabe, a été chargé par la reine mère de commander et de protéger le convoi jusqu'à Usson, elle emprunte la route des crêtes qui surplombe Vic à Pailherols, puis la grande estrade cantalès qui monte jusqu'au sommet du Plomb du Cantal, redescend par le col de Prat-de-Bouc au Lioran avant de rejoindre la vallée de l'Alagnon et Murat, puis Allanche.

Les premières neiges sont tombées sur les monts du Cantal, à certains endroits le chemin est si périlleux qu’elle fait la route à pied et finit le trajet dans un char à bœufs, ensuite elle passe par le Luguet, Besse, Saint-Saturnin, dans chaque bourg, elle est reçue par les bourgeois et les seigneurs avec les honneurs que lui mérite son rang.

Ensuite elle passe l'Allier à gué, près d'Orbeil, et commence de gravir la pente qui conduit au château d'Ybois, commune d'Orbeil, à l'entrée de la vallée où prospère l'abbaye de Sauxillanges, elle dira qu'elle y a trouvé des appartements délabrés, des vivres grossiers et chiches, une garnison hostile.


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