En noir et blanc, des métiers racontés par leurs ouvriers.
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Photos d'autrefois en noir et blanc


Des métiers racontés par leurs ouvriers.


Métier raconté, les perleuses de Margeride.

Claude Faury, " lou perlaïre " de Langeac.


Claude Faury (1846-1929) fut d'abord tailleur de pierres comme beaucoup de gens de cette région riche en granite. C'est lui-même qui, lorsqu'il s'installa au 17 de la rue Bellevue, à Langeac, tailla les pierres d'encadrement de la porte.

- Vers 1878-1880, il créa son industrie à l'adresse sus-mentionnée. Il y avait là une maison, un magasin et un atelier tout en longueur sis à l'arrière, le long d'un jardin. Il reste aujourd'hui très peu de chose de tout cela hormis la maison et un demi-siècle après l'extinction de cette activité, il est fort malaisé de reconstituer un plan des locaux. On ne possède, non plus, aucun détail sur les conditions de la création de son entreprise. Heureusement, grâce à sa belle-fille et à des témoignages de vieilles ouvrières, nous avons pu retracer l'essentiel de son industrieux destin.

On peut résumer le métier de Claude Faury en trois points :

1 - Il recevait du verre en tubes, donc préformé, et l'étirait à chaud pour en faire des tubes capillaires de diamètres différents. Nous n'avons aucune information sur les fournisseurs de verre et sur la facture des tubes. On peut cependant penser qu'il s'agissait d'une sorte de tréfilage.

2 - Il distribuait ces tiges de verre à des ouvrières dispersées dans la montagne sur un assez vaste rayon. Cette main d’œuvre rurale transformait le verre en perles soufflées. Il collectait celles-ci dans des conditions qui seront exposées plus loin et rétribuait les perleuses.

3 - Il envoyait ces perles à des maisons parisiennes qui les utilisaient pour fabriquer des imitations de perles fines.

- L'affaire de Claude Faury prospéra, il fit travailler jusqu'à 500 ou 600 personnes. Il associa son fils Eugène à son entreprise. Celui-ci semble posséder le don inventif, il transforma l'étirage du verre et d'une opération manuelle en fit une fabrication mécanisée. Il aurait même créé une machine à souffler les perles dont il n'a jamais pris brevet. Mais le commerce ne l'intéressait que modérément. L'affaire ne survécut pas à son père qui décéda en 1929. Il semble aussi que la concurrence étrangère ait pu jouer un rôle dans le déclin du soufflage des perles.

- Ainsi, avec son protagoniste, disparaissait une industrie originale qui avait prospéré pendant un demi-siècle et donné des ressources d'appoint à une région qui en est naturellement dépourvue. Un dernier mot enfin, Claude Faury a laissé la réputation d'un homme bon et estimé.


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