Des métiers racontés par leurs ouvriers.
Le sellier-bourrelier d'Aurillac.
Les industries du cuir ont occupé à Aurillac, depuis le Moyen Age jusqu'à la fin du XIXe siècle, un nombre élevé de personnes. Ceci est dû à trois éléments, l'élevage qui fournissait la matière première, les forêts de chênes et de châtaigniers qui produisaient le tan, l'eau de la Jordanne avec laquelle on nettoyait les peaux.
- L'énoncé des métiers qui travaillaient les peaux est éloquent. Le géographe Durand évoque les pelletiers, corroyeurs, mégissiers, chamoiseurs, maroquiniers, boursiers, gainiers, parcheminiers et gantiers. L'époque récente a vu la disparition de cette activité originale, « Vers 1880, 12 tanneries fonctionnaient encore, ainsi que deux moulins à moudre l'écorce. Dès lors la décadence reprit à nouveau, elle fut rapide. En 1919, trois seulement avaient échappé au désastre, une seule, la plus importante, subsiste encore aujourd'hui »
.- Cette dernière tannerie, la maison Barthélémy, a elle aussi disparu. Ses produits, le cuir à semelle étaient réputés par le long séjour qu'effectuaient les peaux dans les fosses à tan, elles y passaient 2 ans. On imagine que de tels procédés n'étaient guère compatibles avec les normes de rentabilité de l'époque actuelle. Au début des années 1970, la municipalité d'Aurillac a fait combler les derniers canaux de dérivation de la Jordanne qui amenaient l'eau aux tanneries. Les rues y ont sans doute gagné en hygiène et en viabilité. Mais le vieil Aurillac a perdu un peu de son pittoresque et de son âme.
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Si nous avons longuement évoqué cette industrie, c'est pour mieux situer deux activités complémentaires qui, elles aussi, travaillaient le même matériau, la galocherie et la sellerie. Il a été parlé des galochiers d'Aurillac dans un autre chapitre. C'est la corporation des selliers-bourreliers que nous voudrions présentement illustrer.
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