Des métiers racontés par leurs ouvriers.
Le sellier-bourrelier d'Aurillac.
Une famille de selliers-bourreliers.
Au moment de l'enquête (1976-1979) il ne reste plus que trois selliers-bourreliers en exercice à Aurillac, tous âgés, Fouilloux, Esquille et Descombelles. C'est Henri Fouilloux qui nous a servi d'informateur.
- Il est né en 1907, dans la maison où il travaille toujours, non loin de la place du Palais de Justice. Son échoppe est comme cet homme modeste, elle se fait oublier au milieu des magasins outrancièrement modernes qui l'enserrent. Elle est le symbole vivant de la désuétude du métier.
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Henri Fouilloux n'a pas connu son père Jean, décédé peu avant 1914. Les trois enfants ont repris le métier paternel et ont toujours travaillé ensemble.
- L'aîné, François, né en 1892, décédé avant 1939.
- Le cadet, Raymond, né en 1900, décédé vers 1960.
- Le dernier, Henri a appris avec ses frères à la fin de la scolarité, c'est-à-dire vers l'âge de 14 ans.
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On commence à lui faire poisser le fil, à graisser les harnais, puis les premiers travaux de couture sur des harnachements. Le plus long à acquérir, c'est la vitesse. Puis vient enfin la consécration du bourrelier, la confection complète d'un collier de cheval, travail à la fois de force et d'adresse comme il sera précisé ultérieurement.
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Autour de 1930, Raymond et Henri font un stage de deux ans à Toulouse, chez un patron nommé Chabrol, là, ils apprennent la garniture automobile.
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Cet apprentissage sera salutaire car il permettra aux deux frères les plus jeunes de survivre au déclin du trait animal. Ce qui n'était au début qu'une activité d'appoint deviendra bientôt le seul travail rémunérateur.
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