En noir et blanc, des métiers racontés par leurs ouvriers.
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Photos d'autrefois en noir et blanc


Des métiers racontés par leurs ouvriers.


Le saigneur de Moissat-Bas.

Le métier de tueur de cochons.


L'activité du saigneur se pratique durant l'hiver. Il y a à cela plusieurs raisons.

- C'est tout d'abord la morte saison agricole. Cela laisse donc le loisir au tueur d'exercer son activité, il est paysan et à ses clients de s'occuper de l'après-tuée, salaisons, préparations diverses de la viande.

- C'est ensuite une période froide, « Il vaut mieux un temps clair et des gelées la nuit pour tuer un cochon. Et quand il gèle la nuit, la viande caille ». Une viande « caille » quand, après découpage, elle reste ferme et saine. C'est l'une des conditions de sa bonne conservation.

-On pourrait ajouter qu'en hiver, il n'y a pas de mouches. Hygiéniquement parlant, il s'agit d'une circonstance non négligeable.

- Il y a une trentaine d'années, on rencontrait au moins un tueur par village. On en a expliqué les raisons, la population très nombreuse qui habitait les campagnes et l'importance de sa viande de porc dans la nourriture quotidienne. Aujourd'hui ces deux termes sont inversés. Félix Chalard n'est plus « le tueur » de Moissat-Bas, par la force des choses, il tue chaque hiver beaucoup plus de cochons que par le passé. Les villages voisins de Moissat-Bas, Seychalles, Ravel, Espirat n'ont plus de tueur. Félix et son collègue Julot Coherier, le fossoyeur de Moissat, se partagent une vaste clientèle de la Limagne Marneuse ou des varennes... et même plus loin. Julot va dans
7 communes dont Seychalles, Lempty, Bort l'Etang, Neuville, il s'est même rendu une fois à Saint-Gervais d'Auvergne.... Félix se déplace à Peschadoires, Sermentizon, Fayet-le-Château, Pignols, Montmorin, Bulhon, Pagnant, La Sauvetat, Saint-Saturnin, Les Martres-sur-Morge... Ceci au gré des connaissances.

- Il y a une certaine désaffection des jeunes pour le « métier ». Quel est l'avenir de cette activité? Félix essaie de l'imaginer, « Plus tard, il y a des types qui se hasarderont à les tuer, comme on tue un lapin, un poulet. Ce sera pas du beau travail, c'est une affaire entendue. Mais enfin... quand il l'aura fait une fois, deux fois, pendant deux ou trois ans, les voisins lui diront, « Fais-moi le mien ». Ou alors, ils feront venir un type qui aura fait de l'abattoir mais qui, par le fait, ne saura pas les tuer à la mode campagnarde ».

- Il faut ajouter, pour terminer, que les services publics cherchent à obliger les éleveurs à faire tuer leurs bêtes en abattoir. Certificats vétérinaires, permis de circuler, etc... sont alors délivrés, mais ressentis comme une pesanteur administrative contraignante. La tuée à domicile a certainement encore de beaux jours devant elle, mais les saigneurs de village à la mode ancienne se raréfient.


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