Des métiers racontés par leurs ouvriers.

Le saigneur de Moissat-Bas.

L'apprentissage de Félix Chalad.

Il y a une cinquantaine d'années, un tueur de Lezoux, surnommé « Le Pache » venait saigner les cochons chez Deschamps, au Domaine de Dalhiat. Comme il avait 11 enfants, pendant la période hivernale, on tuait un cochon par mois, soit 5 à 6 dans l'année. Antoine, l'aîné, s'est donc appris à saigner en regardant faire le Pache. Il est devenu un des tueurs de Moissat.
Mais comme il exerçait principalement comme maréchal-ferrant, deux activités n'étaient guère conciliables. Antoine Deschamps essaie d'apprendre la façon de tuer au frère aîné de Félix, mais cela ne lui convient guère. Il se rabat alors sur le cadet, « Viens, tu essaieras, t'es pas trop costaud, tu vas te faire gouler... (C'est vrai …moi j'étais pas bien lourd). Il m'a dit, ça ne fais rien, il y aura assez de monde pour les tenir ».

- Voilà comment on devient saigneur ! Mais redonnons la parole à Félix qui nous conte sa première tuée, « La première fois que j'en ai saigné un, je me rappelle, c'était chez mon cousin Guillaume. Dieu, mes cheveux se sont plantés un peu... C'est que ça craquait... Ça fait un drôle d'effet! Il me dit, « Faut pas avoir peur ». Et en effet, peu à peu, l'habitude est venue ».

- Après s'être « fait la main » sur ses premiers cochons, Félix Chalard devint donc le tueur attitré de Moissat-Bas, succédant à son « maître » Antoine Deschamps. Le second métier il était cultivateur-éleveur lui apportait des ressources intéressantes que nous avons déjà évoquées, prix de la tuée en espèces, vente des soies, paiement en nature bien supérieur au salaire et accessoirement la « grillade » qu'on lui offrait à midi.