En noir et blanc, des métiers racontés par leurs ouvriers.
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Photos d'autrefois en noir et blanc


Des métiers racontés par leurs ouvriers.


Le saigneur de Moissat-Bas.

Anciennes et nouvelles races de cochon.


Tout évolue, la façon de tuer, de conserver, de s'alimenter... Y compris les races porcines, et la façon de les élever. Félix Chalard qui est à cheval sur deux époques, est un témoin précieux pour cerner ce sujet.

Ecoutons-le nous parler de l'ancienne race Craonnaise.

- « La race avait une grosse ossature. Et de grosses oreilles. Et le nez cassé qui remontait. Des oreilles formidables qui leur bouchaient les yeux, ils voyaient à peine pour se diriger quand ils étaient fin gras. Et c'était des fabricants de lard! Par contre le maigre était savoureux. Mais il n'y avait pas un rendement de viande. C'est pour ça que la race a disparu ».

- On en revient ainsi aux habitudes alimentaires. Le lard n'étant plus prisé, de nouvelles races, plus en viande, sont apparues, le Large White entre les deux guerres. Mais cette adaptation a été lente, « Elle a été assez dure à s'implanter, "Les oreilles pointues ça devient pas gros". Ça pouvait pas faire ». Ainsi, l'aspect morphologique, les oreilles tout autant que les moindres performances en poids expliquent la résistance des paysans à élever cette nouvelle race. Un atout cependant allait l'imposer, le Large White « venait plus vite », entendons que dans un temps moindre, il fournissait une bête propre à être tuée.

- Le Craonnais, par le poids fabuleux qu'il atteignait parfois, garde dans le souvenir de Félix une place particulière, « La première année que j'en ai tué... c'était un de ces anciens verrats craonnais, vois Bon Dieu! des dents... une tête comme une bacholle... ! un lard, une épaisseur de lard comme ça! Il était énorme. D'ailleurs, pour le peser sur la bascule de 300 kilo, il a fallu lui enlever un jambon de derrière et une épaule! Treize litres de sang je me rappelle. C'était l'ancienne race, la vraie ».

- La façon de nourrir le cochon a également bien changé. Chez Jaffeux, chez Chalard. ou les élève à l'ancienne méthode, celle qui utilise des produits naturels, mais pour laquelle il faut pas négliger sa peine, « Il faut avoir ce qu'il faut. Il faut de l'orge, des betteraves, un peu de lait, de la farine d'orge surtout et des pommes de terre cuites dans la chaudière. Les années d'abondance, ils en mangeaient tout l'hiver. C'était leur principale nourriture ».

- Ce menu idéal suppose des vaches laitières pour obtenir le petit lait, la culture des pommes de terre et de l'orge. Il faut aussi journellement, préparer la pâtée des cochons, la cuire, etc... Beaucoup de gens qui sont à la ville, mais qui ont gardé des attaches campagnardes, font élever un cochon dans une famille, le font tuer et préparent les cochonnailles. Mais ce cochon fermier tend à devenir rare, il est supplanté par l'élevage industriel dans les porcheries modernes. La viande est évidemment moins succulente. Mais beaucoup de paysans ont abandonné pour eux- mêmes cet élevage astreignant, de la même façon que les fermiers montdoriens vendent leur lait à des coopératives à qui ils achètera les Saint-Nectaires laitiers! On est passé en 39 ans de l'autarcie alimentaire complète à la dépendance totale des circuits industriels et commerciaux. Il y a là une cause de déséquilibre économique et psychologique préoccupante pour le monde rural actuel.


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