Des métiers racontés par leurs ouvriers.
Le jouguier de la Croix Saint-Martin.
Aujourd'hui 8 février, nous avons rendez-vous avec Johannès Lafay dans la petite ferme qu’il exploite en dessous de la Croix-Saint-Martin, en bordure de la route très raide qui mène de Chabreloche au col de Saint-tnomas. On est encore ici en Auvergne, mais dés le col passé, on se trouve au pays des Fourinas, les gens de la Loire, dont le patois diffère sensiblement de celui d'ici.
- Depuis quinze jours, les Bois Noirs sont bien mal nommés car une chape de cinquante centimètres de neige pèse inexorablement sur ce pays. Gens et bêtes sont obligés de rester dans les maisons ou à l'étable. Les débardeurs sont touchés les tout premiers, car dans une telle épaisseur de neige, il serait illusoire de trouver les billes et de les ramener par les chemins. C'est pour cela que Johannès s'est remis à faire des jougs.
- Nous montons à la Croix-Saint-Martin pour aller chercher le bois et le faire débiter. Cent mètres avant le hameau, un énorme semi-remorque grumier est en difficulté à cause de la chaussée croûtée de neige. Tout le monde s'y met, débardeurs, camionneurs, ethnographes, qui avec la pioche, qui avec la pelle. En une demi-heure d'efforts, la route est déneigée et le camion peut passer.
- Cette partie de pelle-pioche a mis tout le monde en train et le litre de rouge, acheté au « Petit Caporal » circule de main en main. Une fois les gosiers humectés, c'est ici de rigueur, on peut s'occuper de nos affaires.
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