Des métiers racontés par leurs ouvriers.
Le jouguier de la Croix Saint-Martin.
Préparation de l'ébauche du joug.
Néné Begon attelle ses bœufs, Papillon et Marquis. Une fois enjougués, ceux-ci sont emmenés dans un pré voisin où sous une épaisse couche de neige sont ensevelies des billes de hêtre. Un tour de chaîne autour de deux billes et les voilà promptement ramenées à la scierie.
- Sur le chariot, la bille est couchée, équarrie à la scie à ruban, et débitée en quatre quartiers. Chaque quartier fera un joug, à condition que la bille ait un minimum de 50 centimètres de diamètre.
- Nous nous rendons ensuite à la menuiserie du village dont l'artisan n'est autre que le propre neveu de Johannès. Notre jouguier, armé de son mètre, d'une équerre et d'un gros crayon bleu fait ses tracés. Les principales parties du joug sont marquées et les morceaux à enlever sont hachurés. Il ne reste plus qu'à débiter à la scie à chantourner ce quartier de bois qui va devenir une ébauche de joug. Jadis, il fallait enlever tout ce bois superflu à la scie à bûches, traits de scie, au ciseau à bois, éclats et à l'herminette, copeaux. L'opération de chantournage ne dure que dix minutes et économise au jouguier une énergie importante.
Nous redescendons chez Johannès. Son atelier, c'est la cuisine. Devant la fenêtre, il a installé son banc. Bientôt les copeaux vont voler tout autour et Micheline n'aura qu'à les pelleter de temps en temps pour alimenter sa cuisinière.
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