Des métiers racontés par leurs ouvriers.
Le galochier de Langeac.
Une vie de sabotier-galochier.
Chez les Pulvéric, nous avons trois générations de sabotiers-galochiers. Simon Catebas, grand oncle, a d'abord exercé le métier. Puis il a cédé son fonds à Joseph Pulvéric, le père. Celui-ci a ouvert une boutique dans une petite rue de Saugues. Il s'est ensuite replié sur la ferme familiale à Andréjoulet, commune de Saugues, menant la double vie de paysan en été et de sabotier à la morte-saison. Puis il a appris le métier à son deuxième fils, Léon.
- Voici ce que Léon Pulvéric, pense de son père,
« Il n'avait pas fait d'apprentissage. Mais c'est de famille, nous. Il s'était appris tout seul. Il a perdu son père, il avait 13 ans. Il a commencé à faire des sabots à 13 ans. En hiver, pour s'amuser quoi ! il était à la campagne et il travaillait bien. On ne pouvait pas le battre... ».
Comment s'est passé l'apprentissage.
- « Au début, on en fait pas beaucoup. Il faut apprendre et puis... on en cassait encore. On a pas le biais et on ne sait pas y faire. Enfin, il était patient, il aimait bien que j'apprenne le métier... même que j'en casse un, il disait pas trop rien! ».
- Ainsi, sous la conduite compétente et compréhensive de son père, Léon Pulvéric prend goût au métier. En 1937, à l'âge de 28 ans, il se marie et s'établit sabotier à Saugues, reprenant l'échoppe paternelle. Les enfants naissent et bientôt la maison est trop petite pour abriter la descendance, 4 enfants. C'est aussi l’époque, 1948 où le sabot commence à baisser pour des raisons sur lesquelles nous aurons à revenir. Une maison est achetée à Langeac et la famille s'y installe.
- Ce nouvel établissement s'avère judicieux aussi bien pour des raisons familiales, la scolarisation des enfants, que professionnelles. En effet, Langeac, par sa population nombreuse, sa position de contact entre la montagne et la plaine, ses foires importantes... permet d'avoir de nombreux débouchés. Et en outre, il n'y a pas de concurrent local.
- Léon Pulvéric se met bientôt à faire uniquement de la galoche car le sabot ne se vend plus. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une reconversion. D'une part, son père en faisait déjà et lui avait appris. D'autre part, les deux métiers présentent une partie commune, le travail identique du bois.
- La boutique de Saugues a cependant été conservée car la clientèle est restée fidèle. Léon Pulvéric l'ouvre tous les vendredis matin pour le marché aux veaux et les dimanches car la messe attire un grand concours de population. Il en est de même pour les grandes foires, comme les foires aux poulains d'octobre et de novembre.
- Pour ces grandes occasions, il fallait emmagasiner des stocks considérables de galoches car les gens venaient se chausser juste avant l’hiver.
- Il faut malheureusement parler au passé, car si le sabot a périclité, il en est de même pour la galoche.
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